Histoire du Château de Merville, des origines à aujourd’hui

Il est loin le temps des rois et des seigneurs. Les châtelains du XXI ième siècle doivent aujourd’hui imaginer un avenir pour les somptueuses bâtisses de leurs ancêtres. C’est le défi que doit relever Laurent de Beaumont, descendant du Sénéchal Henri-Auguste de Chalvet-Rochemonteix, propriétaire du château de Merville. Un château qu’il faut entretenir, et surtout, faire vivre.

Que serait le château de Merville sans sa verdure ? Son labyrinthe, moins fourni que celui d'aujourd'hui, est déjà, au XVIII ième siècle, un élément caractéristique du jardin, et un lieu de divertissements très appréciés. Les plans du parc sont dessinés par le Sénéchal Henri-Auguste de Chalvet-Rochemonteix, lui-même, selon les travaux d'André Le Nôtre. Un jardin à la Française qui connaîtra plusieurs aménagements au fil du temps avant de retrouver ses plans d'origine.

Le château de Merville est un château de son temps. Il va devenir, dès sa conception, l'écrin des matériaux et objets les plus nobles : marbre venu d'Italie, portraits, vaisselles, meubles en marqueterie... Il sera aussi le témoin des savoir-faire et des modes du Siècle des Lumières. En témoigne son salon chinois. Plusieurs artistes du Midi-Toulousain, aux noms aujourd'hui encore bien connus, laisseront leurs traces sur les murs du château.

Les fêtes au château de Merville au XVIIIe siècle font partie des plus somptueuses du Midi-Toulousain. Les convives du Sénéchal s'y amusent des journées entières : entre récitals, représentations théâtrales, musique, déclaration de poèmes, jeux, lecture et repas copieux, les divertissements ne manquent pas. Une vie si douce qu'elle sera louée par les protégés du Sénéchal dans un poème.

Le Sénéchal Henri-Auguste de Chalvet-Rochemonteix est un homme cultivé et curieux. Il décide à partir de 1735 d'édifier un château, digne de sa charge, qui accueillerait durant l'été, les nombreuses réceptions données par les hommes de son rang. De la conception des plans du château au tracé des plans du parc et du jardin, le Marquis va s'impliquer dans chacune des étapes de la construction de son domaine.

Devenir propriétaire d'une seigneurie au XVIIIe siècle peut s'avérer compliqué, même lorsque son nom est Henri-Auguste de Chalvet-Rochemonteix et que l'on est Sénéchal de Toulouse. Au point qu'il faudra faire appel à Sa Majesté Louis XV pour arbitrer la vente. Et ce n'est sans compter la rébellion des habitants qui protestent devant l'usurpation des privilèges dont ils bénéficiaient au moment de la transaction.

Nous sommes au Siècle des Lumières, en 1734. A Toulouse, le Sénéchal Henri-Auguste de Chalvet-Rochemonteix vient de devenir propriétaire de la seigneurie de Merville. Dans cette commune, constituée d'une cinquantaine de maisons, les habitants sont loin d'imaginer que d'ici peu, leur village sera déplacé pour laisser place à un somptueux château. Venez découvrir cette commune située à 20 km de Toulouse, en Pays de Guyenne, d'après les travaux de Marie-Dominique Larrondo, (…)